Climat et biodiversité : vos portefeuilles sont-ils prêts pour ces transformations ?
Le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité ne sont plus des projections d’experts : ce sont des réalités qui transforment déjà les marchés. Inondations, sécheresses, tensions sur les ressources… Ces perturbations fragilisent les entreprises et mettent à l’épreuve la résilience des patrimoines.
En tant que conseiller en gestion de patrimoine, une question s’impose : êtes-vous prêt à anticiper ces risques… et à saisir les opportunités qu’ils font émerger ?
Des risques climatiques aux coûts vertigineux
Tempêtes, sécheresses, incendies, inondations… Les catastrophes climatiques frappent plus fort et plus souvent. Et leur coût explose.
Dans une récente analyse, Carmignac rappelle que les catastrophes naturelles ont engendré près de 300 Mds USD de pertes économiques en 2024 (1). Même dans un scénario de neutralité carbone d’ici 2050, les risques physiques pourraient réduire le PIB mondial de 3 % entre 2050 et 2100 (2). Sans actions suffisantes, cet impact pourrait grimper à 5 % et exercer des pressions inflationnistes sur les économies.
Pour les entreprises, ces aléas se traduisent par :
Des baisses de chiffre d’affaires, comme pour les plateformes pétrolières du Golfe du Mexique affectées par des ouragans.
Un déficit de protection en forte hausse : ces dernières années, la part des pertes liées au climat non couvertes par des assurances a grimpé à 55 %, soit près de 160 milliards USD (3).
Une hausse des coûts d’exploitation (primes d’assurance, dépenses en infrastructures). Entre 140 et 300 milliards USD d’investissements seront nécessaires d’ici 2030, puis jusqu’à 500 milliards USD d’ici 2050 (4) pour adapter les réseaux d’énergie, d’eau et intégrer des systèmes de défense contre les inondations.
Des stratégies d’adaptation émergent comme la délocalisation des activités en dehors des zones à risque pour limiter l’impact des aléas climatiques.
Carmignac souligne que les entreprises fortement exposées aux zones à risque et dont les activités sont peu diversifiées pourraient subir les pertes les plus importantes face aux effets du changement climatique. Cette fragilité risque d’aggraver les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement et de créer des risques systémiques pour des secteurs entiers comme l’assurance. La menace que représentent les risques climatiques physiques oblige désormais les investisseurs de long terme à se familiariser avec les effets du changement climatique.
Ce qu’il faut retenir : pour les CGP, ces chiffres ne sont pas des abstractions. Ils annoncent une mutation des marchés… et rappellent la nécessité d’anticiper pour protéger les patrimoines.
Les inondations : un signal d’alerte face au changement climatique
Pictet AM, dans un récent article, rapporte que les inondations catastrophiques, comme celles qui ont dévasté Valence à l’automne 2024, deviendront de plus en plus fréquentes à mesure que les températures mondiales augmentent. La fréquence des événements de précipitations massives, exceptionnellement rares, a augmenté de 40 % entre 1980 et 2013 (5). Ces phénomènes sont déjà particulièrement notables en Europe, en Asie, en Afrique australe et dans les États du sud et de l’est des États-Unis.
Conséquences multiples :
Dommages aux infrastructures : urbanisation, manque de végétation, érosion des sols et destruction des zones humides aggravent le risque d’inondation.
Pression sur les populations vulnérables, particulièrement exposées dans les zones densément urbanisées.
Pression sur les finances publiques : les gouvernements consacrent une part croissante du financement climatique à l’adaptation, passée de 10 Mds USD en 2016 à 32 Mds USD en 2022 selon l’OCDE.
Opportunités d’investissement :
Infrastructures résilientes (réseaux d’énergie, d’eau, transport, assainissement).
Solutions basées sur la nature : surfaces poreuses, programmes de plantation, zones humides comme boucliers naturels pour renforcer la capacité d’absorption des villes.
Entreprises et technologies innovantes pour renforcer la capacité d’adaptation.
Ce qu’il faut retenir : La multiplication des inondations rappelle l’urgence d’investir dans des solutions d’adaptation, pour protéger les économies, les populations et renforcer la résilience des portefeuilles.
Biodiversité : le pilier invisible de l’économie
OFI Invest AM alerte sur un risque souvent sous-estimé : la perte de biodiversité. Plus de 50 % du PIB mondial repose sur les services rendus par la nature. La dégradation des écosystèmes (pollinisation, fertilité des sols, régulation de l’eau) menace déjà l’accès aux ressources naturelles indispensables aux entreprises.
Conséquences directes :
Ruptures d’approvisionnement pour les entreprises dépendantes des ressources naturelles.
Coûts supplémentaires liés à la nécessité de s’adapter aux nouvelles contraintes environnementales.
Risques de santé publique et de sécurité alimentaire, fragilisant des secteurs entiers comme l’agroalimentaire.
Pour OFI Invest AM, préserver la biodiversité n’est pas seulement une nécessité environnementale : le risque environnemental est en train de devenir un risque financier majeur. Mais il ne suffit pas de préserver, il faut aussi penser à restaurer les écosystèmes, ce qui ouvre la voie à des solutions innovantes.
Opportunités d’investissement : collecte et recyclage des déchets, biomatériaux, systèmes intelligents pour économiser l’eau ou l’énergie, autant de secteurs appelés à croître fortement dans les années à venir.
Ce qu’il faut retenir : Ne pas intégrer ces enjeux, c’est sous-estimer un risque systémique qui fragilisera de nombreux secteurs. Les investisseurs doivent en tenir compte pour anticiper les mutations des marchés et protéger la capacité des entreprises à créer de la valeur sur le long terme.
Vers une économie de la résilience
Vontobel AM insiste sur une tendance de fond : investir dans l’adaptation au changement climatique devient une opportunité stratégique. Les entreprises qui développent des solutions d’adaptation (infrastructures durables, gestion intelligente de l’eau, technologies pour renforcer la résilience) sont considérées comme plus attractives et résilientes face à l’instabilité croissante du climat.
Opportunités identifiées :
Entreprises qui développent des solutions d’adaptation. Ces projets bénéficient souvent d’un soutien des gouvernements et des communautés locales, qui voient dans l’adaptation un levier de sécurité et de développement économique.
Secteurs porteurs : infrastructures résilientes (réseaux d’énergie, d’eau et de transport) et solutions pour atténuer les vulnérabilités climatiques.
Selon une analyse récente, sur environ 8 000 entreprises cotées en bourse, 1 sur 10 fournit déjà des produits et services liés à l’adaptation et la résilience (6). Cette cartographie du marché montre que l’adaptation n’est plus marginale : c’est une option viable pour les investisseurs dans l’univers des actions mondiales cotées en bourse.
Ce qu’il faut retenir : Pour les CGP, accompagner leurs clients vers des investissements résilients, c’est à la fois réduire les risques et capter les moteurs de croissance de demain.
L’heure n’est plus à la réflexion, mais à l’action
Les impacts climatiques et environnementaux ne sont pas des scénarios hypothétiques : en France comme ailleurs, ils se traduisent déjà par des pertes économiques, des biens dévalorisés et des portefeuilles fragilisés.
Mais climat et biodiversité ne sont pas seulement des sources de risque. Ce sont aussi des moteurs d’innovation et des opportunités pour ceux qui savent anticiper.
En tant que CGP, vous avez un rôle clé :
Évaluer l’exposition de vos portefeuilles aux risques physiques et environnementaux.
Accompagner vos clients vers une stratégie patrimoniale plus résiliente.
Intégrer l’investissement durable comme levier de protection et de performance à long terme.
Agir maintenant, c’est donner une longueur d’avance à vos clients… et à votre cabinet.
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Sources : carmignac.com, "Changement climatique : le coût du manque de préparation des entreprises" avril 2025 - am.pictet.com, "Les risques d’inondation illustrent bien la nécessité de s’adapter au changement climatique" juin 2025 - ofi-invest-am.com, "Parole d'expert. Investir pour préserver la biodiversité" juin 2025 - am.vontobel.com, "L’heure est-elle venue de s’adapter" avril 2025
Sources citées par Carmignac : (1) Munich Re, "Le changement climatique sort ses griffes : la planète se réchauffe, ce qui entraîne des ouragans, des orages et des inondations de grande ampleur" - (2) Swiss Re, "sigma 1/2024 : Catastrophes naturelles en 2023" – (3) NGFS, "Scénarios NGFS pour les banques centrales et les autorités de surveillance 2022" - (4) Banque mondiale, "L'état de l'investissement privé dans l'adaptation au changement climatique"
Sources citées par Pictet : (5) Nature 2016, "Fischer, EM and R Knutti, Observed heavy precipitation increase confirms theory and early models"
Source citée par Vontobel : (6) msci-institute.com, "Methodology: Developing an investible universe of climate adaptation and resilience companies" mars 2024