Épargne solidaire : quels produits et quels impacts pour vos clients ?

Semaine de la Finance Solidaire – 10 au 16 novembre 2025

Selon le dernier sondage FAIR-France Active-OpinionWay, un Français sur cinq souhaite une épargne à finalité solidaire combinant rentabilité financière et contribution à des projets sociaux et écologiques. Chez les 25-34 ans, ce chiffre monte à 30 %.

Autrement dit : « Je souhaite donner du sens à mon épargne, qu’est-ce que vous pouvez me proposer ? » C’est une question que les CGP entendent déjà ou entendront bientôt. Pour aider les conseillers à répondre de manière claire, transparente et alignée avec les attentes de leurs clients, nous avons interrogé Sarah Perrier, responsable du label Finansol chez FAIR.

Quels projets sont financés ? Des impacts concrets, visibles et documentés

L’épargne solidaire finance des projets très concrets. En 2024 :

  • 29,4 Md€ d’encours

  • 21 000 emplois créés ou consolidés

  • 2 800 personnes relogées

  • 1,5 million d’épargnants engagés

  • une croissance continue depuis 20 ans

 « Les épargnants veulent savoir où va leur argent, et c'est légitime », rappelle Sarah Perrier. « La finance solidaire ne finance pas des grandes entreprises cotées qui font un peu d'ESG. Elle finance des structures d'insertion, des projets de logement très social, des coopératives énergétiques citoyennes, du microcrédit. »

Quelques exemples concrets :

·        Habitat et Humanisme ou Soliko (logement très social)

·        Énergie Partagée (projets citoyens d’énergies renouvelables)

·        Ecodair (insertion et reconditionnement informatique)

·        Villages Vivants (redynamisation des centres-bourgs ruraux)

FAIR propose une rubrique dédiée regroupant d’autres exemples de projets par région et par thématique.

Trois types de produits accessibles aux CGP

Pour intégrer l’épargne solidaire dans un portefeuille, trois familles de produits se distinguent clairement.

1. Les fonds solidaires “85/15” (anciennement “90/10“)

Ils investissent :

  • 85 à 90 % sur des supports classiques ou responsables

  • 5 à 15 % dans des projets à fort impact social ou environnemental

« Cette poche solidaire représente une faible proportion du fonds, mais elle est décisive pour générer un impact positif tout en maintenant des performances comparables à celles des fonds traditionnels », explique Sarah Perrier.

En pratique, les fonds solidaires 85/15 sont accessibles selon les partenaires :

  • en épargne salariale,

  • en assurance-vie (unités de compte),

  • et parfois en compte-titres.

2. L’actionnariat solidaire

Il consiste à investir directement dans le capital d’entreprises solidaires, souvent des PME.

« Cela offre un double avantage : soutenir des initiatives à impact et bénéficier d’incitations fiscales attractives, comme la réduction d’impôt sur le revenu via le dispositif IR-PME », précise Sarah Perrier.

3. Les livrets de partage

Ils proposent :

  • un taux garanti (par exemple autour de 3 % brut),

  • un capital garanti,

  • et une partie des intérêts reversée à une association.

Une solution simple pour conjuguer sécurité et contribution solidaire.

Rendement, risque et horizon : comment cadrer vos clients

La question revient dans tous les rendez-vous. « La finance solidaire peut effectivement offrir une rentabilité comparable à celle de produits d’épargne traditionnels, selon le véhicule choisi », rappelle Sarah Perrier.

Deux grandes familles de produits se distinguent :

  • Livret de partage : taux garanti, risque nul sur le capital, mais une partie des intérêts est reversée à une association.

  • Fonds solidaires (OPCVM ou unités de compte en assurance-vie) : une rentabilité qui dépend principalement des marchés financiers ; ils peuvent proposer des taux plus intéressants pour l’épargnant, mais comportent un risque en capital et une durée de détention conseillée de plusieurs années.

Les résultats du sondage FAIR–France Active–OpinionWay montrent que :

  • 28 % des épargnants visent un horizon 0 à 3 ans,

  • 41 % visent 3 à 8 ans,

soit près de 70 % orientés vers du court ou moyen terme.

« La prise de risque dépend du produit choisi, tout comme les produits financiers classiques. Le CGP peut ainsi adapter le niveau d’engagement et la part d’épargne solidaire au profil du client », souligne Sarah Perrier.

Le label Finansol : une garantie de transparence

Créé en 1997, le label Finansol est la référence historique de la finance solidaire. Il apporte aux épargnants comme aux CGP une garantie de transparence et de crédibilité quant à l’impact social réel des produits labellisés.

Il repose sur :

  • un comité indépendant (associatif, financier, juridique, impact, ESS)

  • un contrôle annuel de chaque produit

  • la possibilité de retirer le label si les critères ne sont plus respectés

« Ancré dans la réalité de son écosystème, le label Finansol continue d’évoluer pour accompagner les transformations du secteur, tout en restant fidèle à son double objectif : être une boussole pour les épargnants et soutenir l’innovation sociale et environnementale », précise Sarah Perrier.

Reporting d’impact : un support clé en rendez-vous

Les fonds solidaires publient généralement : une fiche de reporting, un Document d’Information Clé (DIC) et parfois un rapport d’impact annuel.

Ces documents permettent au CGP d’apprécier à la fois l’impact extra-financier du produit et la performance financière.

Ces supports présentent notamment :

  • des indicateurs clés d’impact : nombre d’emplois créés ou consolidés, montants alloués à des structures d’utilité sociale, part des investissements dédiés à la transition écologique, etc.

  • des exemples concrets de projets financés : entreprises d’insertion, logements sociaux, microcrédit, etc.

  • une évaluation extra-financière selon des référentiels reconnus (ISR, ESG).

Le reporting permet au CGP de :

  • documenter le sens donné à l’investissement,

  • répondre aux questions concrètes des clients,

  • illustrer l’impact avec des exemples réels,

  • travailler avec transparence. 

Finance solidaire : les outils pour passer à l’action

Avec près de 30 milliards d’euros d’encours, la finance solidaire répond à une attente croissante des épargnants. Pour accompagner vos clients, le label Finansol reste le repère le plus fiable : FAIR met à disposition la liste complète des produits labellisés. De leur côté, des outils comme isrselect permettent de filtrer facilement les fonds labellisés Finansol accessibles auprès de vos partenaires.

La Semaine de la Finance Solidaire (10–16 novembre 2025) est l’occasion idéale pour aborder ce sujet en rendez-vous. « Les conseillers jouent un rôle clé dans la mobilisation autour de la finance solidaire », souligne Sarah Perrier.

À suivre...

La seconde interview de notre série dédiée à la Semaine de la Finance Solidaire sera consacrée à un retour de terrain avec Fabien Leonhardt, gérant du fonds Insertion Emploi Dynamique chez Mirova (publication à venir sur notre blog).

Il y détaillera comment la collecte s’est traduite en projets concrets, avec des éclairages sur la sélection, les indicateurs d’impact, la traçabilité et les modalités d’accès pour les conseillers.

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